2007, l’An I d’une réalité historique incontestable,

2008, l’An II d’une reconnaissance mémorielle sur la déportation de Français pour motif d’homosexualité ?

En 2006, l’association Les « Oublié(e)s » de la Mémoire rencontrait le centre de recherches de Caen de la Fondation pour la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (F.M.D.). M. Arnaud BOULLIGNY, chargé des « recherches sur la Déportation depuis la France pour motif de répression », a été « agréablement surpris de rencontrer enfin une association qui travaille sur ce sujet ». Le 17 novembre 2006, il nous informait des dernières recherches sur les réalités historiques et factuelles de la Déportation pour motif d’homosexualité à partir de la France. Le nombre de 58 français arrêtés pour motif d’homosexualité nous était révélé à ce moment là.

Après ces premiers entretiens prometteurs, l’étape suivante consistait à attendre que la Fondation communique sur ces résultats.

Les « Oublié(e)s » de la Mémoire, comme d’autres associations L.G.B.T. (Lesbiennes, gays, bi et trans) participèrent à la journée d’étude universitaire du 27 octobre 2007 de Dijon sur le thème : « La Déportation pour motif d'homosexualité en France ».

M. Arnaud BOULLIGNY présenta, au nom de la Fondation, ses recherches.

Les nouveaux chiffres évoquèrent un résultat incontestable de 63 Français arrêtés pour motif d’homosexualité. Au moins 11 d'entre eux trouveront la mort en Déportation dont 9 dans un camp de concentration ou un commando extérieur parmi les 165 000 déportés français.

L’association Les « Oublié(e)s » de la Mémoire, lors du SIGL (Salon International Gay Lesbien et friendly), les 2, 3 et 4 novembre derniers, a présenté ces dernières données sous forme succincte, aux visiteurs du salon, à titre informatif, sur les panneaux de son exposition pédagogique "Se souvenir, pour refuser l'oubli !".

L’association, respectant l’engagement pris avec la F.M.D., n’a pas souhaité communiquer plus largement avant la publication par la Fondation elle-même de ses recherches, notamment sur les conclusions remettant largement en question les résultats du rapport Mercier de 2001.

L’association Les « Oublié(e)s de la Mémoire », respectueuse de la vérité historique, est satisfaite de ces résultats tant attendus.

Faute d’un travail d’historiens, d’universitaires et de chercheurs sur la déportation pour motif d'homosexualité, la France a traversé une période de "flou" entretenu par des propos passionnés sur ce sujet tabou, tant dans le domaine de l'Histoire, de la mémoire, que de la commémoration, discréditant et ralentissant la reconnaissance nécessaire de cette déportation.

Ces résultats non exhaustifs, présentés en octobre 2007, sont le fondement d’une réalité historique incontestable, face à la dénégation répétée de la déportation pour motif d’homosexualité, et permettront une nécessaire commémoration.

Nous soutenons la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et son Centre de Caen, qui vont poursuivre les travaux de recherche sur la Déportation depuis la France pour motif de répression - dont l’homosexualité -

Nous pouvons donc aujourd’hui poursuivre notre combat de reconnaissance mémorielle sereinement, avec des projets tels que la création de lieux de mémoire sur la déportation pour motif d'homosexualité.

Notre association a demandé depuis octobre 2006 au ministère de la Défense l’apposition d’une plaque commémorative pour motif d’homosexualité sur le Mur du Souvenir du camp de Natzweiler-Struthof (en Alsace), où furent internées 215 personnes pour motif d’homosexualité - dont 15 Français – (dans l’état actuel des recherches). Notre demande "sera soumise, pour avis, à la commission exécutive du camp du Struthof", au mois de novembre 2007. Cette commission rassemble d'anciens Déportés et Internés.

Ce projet est soutenu par M. Alain MARLEIX, secrétaire d'Etat à la Défense, chargé des anciens combattants, qui dans un communiqué du 17 août 2007 "souhaite que cette plaque puisse être dévoilée en 2008".

Le 23 novembre prochain, notre délégation de Toulouse remettra à M. Jean-Luc MOUDENC, Maire de Toulouse, les signatures recueillies en faveur de l’attribution d’une rue toulousaine à notre « témoin de l’Histoire », Pierre SEEL, deux jours avant le deuxième anniversaire de sa disparition.

Sur la pétition, nous demandons que le Maire de Toulouse :

  • Fasse accélérer la prise de décision de la commission pour la dénomination de la rue avant le délai légal de 4 ans ;
  • Décide de cette pose de plaque dans les meilleurs délais ;
  • Fasse graver le texte qui convient suivant : « Pierre SEEL - 1923-2005 - Déporté français pour motif d’homosexualité ».

Nous demanderons au Maire de Toulouse qu’il nous apporte des réponses concrètes pour l’ensemble de ces requêtes.

Alors que les autres pays européens ont déjà honoré la mémoire des déportés pour motif d’homosexualité, la France ne peut indéfiniment reculer et ajourner ce travail d’Histoire, de vérité, de responsabilité et de justice.

Notre travail de reconnaissance est d’assumer notre devoir de transmission et de vigilance, et d’être des « passeurs de la Mémoire ».