Les “Oublié(e)s” de la Mémoire satisfaits de l’effacement des champs discriminatoires du logiciel «Ardoise »

Les "Oublié(e)s" de la Mémoire, association civile homosexuelle du devoir de mémoire, sont satisfaits du choix responsable du ministre de l'Intérieur, Michèle ALLIOT-MARIE, qui va faire effacer sur le logiciel « Ardoise » les rubriques discriminatoires, dénoncées par le monde associatif et syndical.

En effet, même si le champ «état de la personne» subsiste, il est vidé des rubriques discriminatoires portant atteinte aux libertés fondamentales du Citoyen.

Seuls resteront au niveau de ce champ le profil des personnes liées à une enquête, pour optimiser les investigations et retenir au bénéfice des victimes, d'éventuelles circonstances aggravantes à l'encontre d'agresseurs : personnes vulnérables (femme enceinte, SDF, mineur en fugue, mineur, incapable majeur), les personnes décédées, les touristes, les usagers des transports.

Nous regretterons toutefois que le ministre de l’Intérieur n’ait pas entendu plus tôt FLAG !, l’association des policiers gays et lesbiens, qui avec notre association, avaient dénoncé, dès octobre 2007, le contenu inacceptable de ce logiciel.

Il est nul besoin de sensibiliser les fonctionnaires de police aux discriminations, dont l’homophobie, dans les écoles de police ou en formation continue, si l’administration envoie ensuite un message contradictoire à ses effectifs. La quasi-totalitée des fonctionnaires de police ont désormais été formée sur ce logiciel depuis janvier 2008.

Notre courrier initial avait pour but précis d’éviter ce gâchis consistant pour les fonctionnaires de Police à constater qu’il est acceptable pour le Ministère de l’Intérieur de ficher des personnes en raison de leur orientation sexuelle, de leur appartenance à un syndicat ou à une association, etc…

Nous souhaitons qu’une information précise soit donnée aux fonctionnaires de Police afin d’expliquer les raisons qui ont conduit le Ministère à retirer les rubriques à caractères discriminatoires et ce en rappelant, par exemple, les termes du règlement général d’emploi de la police nationale et les règles déontologiques.

Il importe pour notre association que le Ministère de l’Intérieur envoie un message clair contre les discriminations.

Enfin, nous apprenons qu’une « convention de lutte contre les discriminations au sein du ministère de l’Intérieur » verra le jour. Nous espérons que des associations, notamment LGBT et syndicats seront invités à travailler sur l’élaboration de cette convention. Ce projet répondrait en partie à notre demande de message de sensibilisation énoncée plus haut.

Les "Oublié(e)s" de la Mémoire continueront à veiller à la stricte application des instructions ministérielles et au respect des libertés individuelles au sein des forces de l’ordre.