Dimanche 25 novembre 2007, pour le deuxième anniversaire de la mort de Pierre SEEL, une dizaine de personnes, dont l’un de ses fils, se sont rendus à BRAM (Aude) pour un moment de recueillement sur sa tombe.
La délégation de l'association Les "Oublié(e)s" de la Mémoire a pu rendre hommage à Pierre, par un dépôt de gerbe à notre «Témoin de l'Histoire», avec à l’esprit, la prochaine reconnaissance toulousaine.
Deux jours plus tôt, le vendredi 23 novembre, M. Jean-Armand FABRE, directeur de Cabinet adjoint de M. Jean-Luc MOUDENC, Maire de Toulouse, a reçu une délégation[1] de l’Association Les «Oublié(e)s » de la Mémoire, accompagnée de Denis SEEL, représentant sa famille.
Notre délégation a remis près de 1000 signatures recueillies (946 : d’élu-e-s, d’artistes, de président-e-s d’associations, de citoyen-ne-s) en faveur de l’attribution d’une rue toulousaine à notre «Témoin de l’Histoire», Pierre SEEL, qui a témoigné publiquement de son arrestation pour motif d’homosexualité, et de son internement à Schirmeck, en Alsace, durant la Seconde Guerre Mondiale.
La veille de cette rencontre, l’association recevait une lettre du Maire de Toulouse répondant à notre demande, transmise à l’été 2006, de voir honorer la mémoire de Pierre SEEL par sa ville.
M. Jean-Luc MOUDENC nous écrit avoir «effectivement souhaité qu’un hommage soit rendu à Pierre SEEL, qui a été déporté en raison de son homosexualité».
Le directeur de Cabinet adjoint nous a confirmé que «la commission des noms de rues qui se réunit le 27 novembre prochain, proposera de donner le nom de Pierre SEEL à une nouvelle voie de Toulouse».
Deux propositions géographiques ont été faites à notre délégation et à sa famille. Le choix était assez limité. Il nous est répondu que ces deux emplacements, non baptisés à ce jour, nous donnent les moyens d’une attribution immédiate. Si nous refusions, il faudrait attendre la création, dans un temps non défini, de voies nouvelles.
M. FABRE nous informe que «la commission se prononcera ensuite sur cette localisation, avant que le prochain Conseil municipal du 21 décembre 2007 délibère et entérine la proposition de la commission».
Nous avons souhaité, avant de nous prononcer, visiter les deux lieux. Un consensus clair en est sorti. Le choix s’est porté sur la rue qui se trouve en face de la caserne des pompiers, entre les deux rues Port-Saint-Sauveur et Bernard-Mulé [plan de situation]. La deuxième proposition de la Mairie ne nous a pas satisfaits, car trop désaxée du centre ville.
Mme Yvette BENAYOUN-NAKACHE, Conseillère régionale de Midi-Pyrénées et Conseillère municipale de Toulouse, a regretté de ne pouvoir être parmi notre délégation, retenue par d’autres obligations. Elle fait partie des tous premiers élus à s’être prononcés et avoir défendu notre demande, notamment en siégeant à la commission des noms de rues. Nous sommes confiants sur l’approbation de la commission du 27 novembre prochain, qui devrait suivre l’avis du Maire.
Nous demandons aujourd’hui à tous les élu-e-s de la Ville de Toulouse de valider cette décision lors du conseil municipal du 21 décembre 2007. Nous sommes certains qu’ils auront à cœur d’honorer la mémoire de Pierre SEEL, qui avait choisi Toulouse comme ville d’adoption pour y mener son combat et y finir sa vie.
Nous serons très attentifs au vote des élu-e-s, et surtout aux votes négatifs. En effet, s’il y avait refus d’honorer Pierre SEEL, ce serait une dénégation d’une réalité historique incontestable : la déportation de citoyens français pour motif d’homosexualité.
Grâce à cette décision exemplaire, la Ville de Toulouse pourra s’enorgueillir d’être précurseur dans la poursuite du travail de reconnaissance de cette déportation, assumant ainsi sa défense de toutes les mémoires, et sa lutte contre toutes les discriminations quelles qu’elles soient.
[1] Délégation composée de MM. Hervé HIRIGOYEN (administrateur et délégué de Toulouse des «Oublié(e)s» de la Mémoire), Christian LE BARS (Président du Mémorial du sida) et de Pascal LESCAUT (Vice-Président et délégué de la région sud-ouest de FLAG !)