Le déporté français pour homosexualité, Pierre SEEL, a maintenant une rue
Ce sont 200 personnes qui se sont retrouvés, ce samedi 23 février 2008 à Toulouse pour assister à l’inauguration de la rue Pierre SEEL, quartier du Port Saint Sauveur.
Pierre SEEL était le seul déporté français pour homosexualité à avoir revendiqué le motif de sa Déportation. Il avait choisi Toulouse, pour mener son combat et y finir sa vie, le vendredi 25 novembre 2005.
La présence des candidats aux élections locales, marquant une pause politique, des personnalités de la mémoire, des militants associatifs LGBT, des citoyen-ne-s venus de toute la France, ont dans l’unité honoré sa mémoire.
Plusieurs temps forts ont marqué cette journée qui a débuté par le discours émouvant d’Hervé HIRIGOYEN, notre délégué régional, qui a notamment retracé des passages douloureux de la captivité de Pierre SEEL. Ceux-ci ont été ponctués par la projection d’un extrait de son documentaire « A notre Témoin de l’Histoire », jamais diffusé à ce jour, présentant l’interview de Pierre SEEL, réalisé en 1999 à Toulouse.
Voir et entendre aujourd’hui Pierre SEEL, l’émotion du public en était palpable. Le Maire de Toulouse, très touché, devant prendre la parole, n’a pu dire que quelques mots.
La foule a observé une minute de silence et le Maire a ensuite dévoilé la plaque de la rue, devant notamment les 2 fils de Pierre SEEL, présents dans la discrétion.
La Marseillaise et le Chant des Marais ont été interprétés par des choristes toulousain-e-s. A la fin de la cérémonie, une rose, rose, a pu être déposée par chaque participant au pied de la plaque de la rue. Une plaquette commémorative, comportant des photos du camp de Schirmeck publiées pour la 1ère fois et une biographie de Pierre SEEL, réalisé avec le concours de la Ville de Toulouse, a été distribué pour marquer l’événement.
La naissance de cette rue est l’aboutissement d’un travail que nous avons mené depuis 2 ans. Le soutien des signatures de tous les élu-e-s de Toulouse, de personnalités publiques, d’associations de déportés, d’associations LGBT, et sans oublier les citoyens-nes anonymes ont grandement aidé à ce succès.
63 ans après la fin de la guerre, notre pays voit enfin, l’existence d’un lieu de mémoire consacré aux victimes de la Déportation pour motif d’homosexualité, plusieurs années après l’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, les Etats-Unis, l’Italie et les Pays-Bas.
Toulouse est désormais à l'avant-garde de la reconnaissance mémorielle de cette Déportation. En espérant que cet événement sera le moteur principal dans l’apposition d’une plaque mémorielle au sein du camp de concentration et d’extermination de Natzweiler-Struthof.
Maintenant, Pierre SEEL a son nom et son histoire inscrits dans notre mémoire publique.