Pièce BENT de Martin Sherman

Dans le Berlin festif et décadent des années 30, Max et son amant Rudy vivent dans l'insouciance d'un monde "cabaret" qui va bientôt s'effondrer. Leur quotidien bascule soudainement au lendemain de la nuit des longs couteaux...

La pièce est jouée du 21 août au 29 septembre 2007, à 19:30, du mardi au samedi, au Théâtre Les Déchargeurs, Paris 1ᵉʳ, M° Châtelet.

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Synopsis

1934. Un appart miteux de Berlin. Max, toujours entre gueule de bois, cocaïne et drague facile vit avec Rudy, son amant, danseur de cabaret, qu’il aime comme il peut. Leur quotidien bascule pourtant soudainement avec l’arrivée de la gestapo chez eux le lendemain de la nuit des longs couteaux. Commence alors la folle spirale de la peur et de la fuite de deux garçons un peu paumés. Max, obligé d’abandonner à la mort son amant, se retrouve enfermé à Dachau. Dans ce camp, avec son lot de tortures, de travaux répétitifs qui brisent un peu plus chaque individu, cette destruction lente et programmée, et ou toute rencontre est par avance condamnée, il fait la connaissance de Horst, « triangle rose », qui va l’aider à survivre, à se découvrir et s’affirmer

La pièce

Martin Sherman, dramaturge (notamment de « When she danced, « Some sunny day », « Rose »), scénariste (notamment de « The summer house », « Alive and Kicking », « Callas forever», « Madame Henderson présente… ”), acteur et producteur est né en 1938 à Philadelphie. Juif et homosexuel, il est passé par la très fermée Université de Boston. Il avoue être impressionné par les préjugés anti-homosexuels de sa communauté du New Jersey et par l’importance de l’héritage culturel juif qui marque son enfance à jamais. Pour lui, écrire une pièce sur les tortures supportées par ces deux communautés s’impose alors comme une inévitable nécessité. Il écrit BENT. La pièce fut jouée pour la première fois à Broadway en 1979. Richard Gere, (révélé un an auparavant au cinéma dans American Gigolo) y jouait le rôle de Max. BENT connut immédiatement un grand succès et reçut le Tony Ward de la meilleure pièce de l’année. Elle fut reprise alors dans le monde entier, notamment en France en 1981 avec dans les rôles principaux, Bruno Cremer, Jean-Pierre Santier, Didier Sauvegrain et Jean-Claude Dreyfus. BENT a été adapté pour le cinéma en 1996 et réalisé par Sean Mathias. Le film a remporté le prix de la jeunesse au Festival de Cannes.

Note de mise en scène

C’est étrange…Je ne savais pas qu’un texte pouvait marquer comme ça une vie… Peut-être pas la bouleverser, mais lui montrer un chemin, l’accompagner, la soutenir… J’ai découvert BENT, pièce de théâtre de Martin Sherman, il y a presque 10 ans maintenant. Jamais depuis je n’ai ressenti cette émotion, cette sensation qu’on parlait un peu de moi, de nous tous, ni cette certitude de devoir un jour en proposer ma vision… Si BENT est bien sûr une pièce militante homosexuelle, importante pour ce qu’elle raconte de l’Histoire, elle parle pour moi, au-delà de la confrontation de l’Homme à l’insupportable, de la difficulté et de la quête de l’affirmation de soi, thème forcément universel… L’idée est donc de sortir la pièce du ghetto où elle pourrait être enfermée et d’en faire un spectacle pour tous, au départ coloré, amusant, étonnant, troublant, pas loin de l’ambiance cabaret des films de Bob Fosse ou de Joseph Von Sternberg et puis petit à petit, moins insouciant, plus brutal, terrible, émouvant, comme une peinture de Schiele… Je voudrais qu’avec cette version de BENT le public soit touché par le texte autant que je l’ai été, que chacun ressente la force de cette histoire, l’intensité des dialogues et l’intelligence de l’écriture. Et que peut-être, je dis bien peut-être, certains se disent en sortant : « Tiens ! Je ne savais pas qu’un texte pouvait marquer comme ça une vie !... ». Nicolas Guilleminot.